Dans "Il y a quoi dans ta playlist" on demande aux membres d'Artoyz de nous partager un petit aperçu de leur goût musicaux du moment. Dans le troisième épisode de cette série de blogs, nous avons le plaisir de vous présenter Hasina, qui prendra la relève de Noé (voir épisode 2). Elle partagera avec vous ses goûts musicaux et ses découvertes préférées.

Avant de commencer, nous tenons à vous informer que, si vous êtes passionné par le Toy-Design et la musique, nous avons en stock deux modèles de Bearbrick Rinaro. Ces enceintes portables offrent une qualité sonore exceptionnelle. Venez les tester directement dans notre magasin !

Vous prenez l'un des meilleurs rappeurs de notre génération, vous y ajoutez son label et ses artistes, vous y soupoudrez une touche de Charlie et la Chocolaterie, vous laissez reposer pendant 10 jours, et vous obtiendrez mon projet préféré of all time !

En 2007, le rappeur Jermaine Lamarr Cole, plus connu sous le nom de J.Cole, et son manager Ibrahim "Ib" Hamad fondent Dreamville Records, un label discographique de hip-hop et r&b américain en partenariat avec Interscope Records. Initialement créé pour offrir une plateforme indépendante au rappeur, le duo a finalement réussi à fonder une réelle famille artisitique, ayant pour objectif de se développer librement, avec une approche centrée sur l'humain et la créativité plutôt que seulement sur l'aspect commercial d'un label. C'est d'ailleurs de cela que vient le nom "Dreamville" : un lieu où chaque artiste peut réaliser ses rêves.

La raison pour laquelle ce projet est indubitablement mon favori est dû à la production qu'il y a eu derrière. En effet, J.Cole a décidé de mettre en place une sorte de "camp" d'enregistrement : il a réuni les artistes de son label, dont JID, Ari Lenox, Bas, EARTHGANG et bien d'autres, et a envoyé des invitations à plus d'une centaine d'artistes pour mettre en place un grand évènement collaboratif pour la création d'un projet en 10 jours seulement. Dans le documentaire Dreamville Presents : REVENGE, qui retrace les 10 jours de camp à Atlanta, les invitations envoyées sont comparées aux tickets d'or du film Charlie et la Chocolaterie dû au fait que de nombreux artistes rêvaient d'y participer.

Sur les plus de 100 artistes qui ont participé, seule une trentaine figure sur cette album qui mélange hip-hop, r&b, trap, boom bap, rap alternatif, et bien d'autres. Malgré l'esprit collaboratif du projet, il était inévitable que cela se transforme parfois en compétition : pas de studios d'enregistrement disponibles, plusieurs artistes qui souhaitent poser sur une même prod, tous voulaient faire leurs preuves et sortir du lot. Mais cela n'a tout de même pas empiété sur l'ambiance générale du camp : dans le documentaire, on peut voir les artistes s'amuser ensemble, passer de bons moment, et on ressent la créativité à travers l'écran.

De son vrai nom Jo-Vaughn Virgine Scott, Joey Bada$$ est un artiste à multiple facettes : rappeur, modèle et acteur américain d'origine caraïbéenne. Avec sa mixtape 1999 sortie en 2012, beaucoup voyaient en lui l'héritier de l'âge d'or du rap new-yorkais dû à la touche "boom bap" présente dans le projet. Ses textes sont travaillés avec soin, dans lesquels il traite de nombreux sujets.

Cependant, comme beaucoup, j'ai découvert Bada$$ avec son album ALL-AMERIKKKAN BADA$$, sorti en 2017, que je considère comme une vraie pépite.

Ce projet est sorti durant une période très marquée par les tensions raciales, les violences policières, et l'élection du nouveau président : Jo-Vaughn y critique les États-Unis et transmet un réel message de résistance à travers des morceaux beaucoup plus "accessibles", plus mélodieux, contrairement à la sonorité présente dans 1999 qui visait un public plus ciblé.

Malgré l'amour que j'ai pour l'entièreté de cet album, le morceau m'ayant marqué le plus est DEVASTATED : il y parle du fait qu'il a traversé beaucoup de moments durs au cours de sa vie en pensant qu'il n'allait jamais s'en sortir mais que, finalement, il a réussi et que tout ce que cela a pris est de la patience. Ayant moi-même dû traverser beaucoup de péripéties tout au long de ma vie (rien que pour trouver une alternance par exemple haha), ce morceau me rassure énormément et me met de bonne humeur dû à son instru entrainante.

Il est pour moi l'un des meilleurs lyricistes de notre génération, je vous présente : Joyner Lucas, né Gary Maurice Lucas Jr. Aux alentours de ses 10 ans, le rappeur originaire du Massachusetts se lance dans le rap sous le nom de G-Storm, puis Future Joyner, avant d'enfin finir par porter son nom de scène actuel.

Ce qui fait sa force c'est qu'il ne se contente pas de "rapper pour rapper" mais il aborde des sujets très peu communs dans le monde du rap, notamment la santé mentale, et nous pouvons le voir à travers son album ADHD. En effet, ce titre fait référence au trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité, trouble avec lequel Joyner vit depuis son enfance. Au cours de sa carrière, Joyner a également fait des morceaux traitants du racisme, tel que I'm Not Racist, d'addictions avec Best For Me, d'injustices avec Devil's Work, de problèmes familiaux, et bien d'autres.

J'ai voulu parler de ADHD car cet album me donne l'impression de rentrer dans le journal intime de l'artiste. La façon dont il traite le sujet de son trouble, des défis qu'il a rencontré, de la stigmatisation autour de son trouble, de la frustration de sa difficulté à se concentrer, d'ambition et de revange est, je trouve, parfaitement organiser dans ce projet, notamment avec les différents skits. Dans un monde où la santé mentale n'est pas encore assez prise au sérieux, Lucas a tout de même eu le courage d'en faire un magnifique projet.

Vous avez tous entendu au moins une fois l'un de ces tags iconiques du hip hop américain : "If young Metro don't trust you, I'm gon' shoot you", "Metrooooo" ou "Metro Boomin want some more, n***". Ce sont les signatures du fameux producteur, DJ et beatmaker Leland Tyler Wayne, plus connu sous le nom de Metro Boomin.

Au collège, Metro souhaite devenir rappeur et se lance sous le nom de Young Zesty. Cependant, lorsqu'il reçoit un synthétiseur et FL Studio, qui était à l'époque encore sous le nom de FruityLoops, à Noël afin qu'il puisse créer ses propres sons, il découvre une vraie passion pour le beatmaking et abandonne son rêve de devenir rappeur. Après avoir envoyé ses productions à de nombreux artistes, il finit enfin par produire Alley Boy de Young Jeezy et Lil Gotti : à partir de là, plus rien ne pouvait l'arrêter, les plus grands noms du hip hop américain accouraient sur ses prods et il devient une grande figure du genre.

Une génie : c'est pour moi le seul mot qui qualifie H.E.R., née Gabriella Sarmiento Wilson. Cette chanteuse, compositrice, interprète et musicienne est tout ce que représente le r&b contemporain avec sa capacité à mélanger différents genres tels que la soul, le jazz et la pop. Avec la guitare acoustique comme instrument de prédilection, elle manie également avec brio le piano, la basse, la batterie et la guitare électrique. Elle possède une voix qui arrive facilement à transporter ses auditeurs dans un voyage d'émotions.

H.E.R. aborde des thèmes plutôt centrés sur les relations amoureuses, la féminité, la vulnérabilité mais également sur des questions sociales et d'identité. Son album H.E.R. Volume 1 avec Focus, sa reprise de Jungle de Drake et le morceau Best Part en featuring de Daniel Caesar ont participé à la propulsion de sa carrière. Tout au long de sa carrière, elle a gagné de nombreux prix, dont 5 Grammy Awards, un Oscar, un Emmy Award, 3 American Music Awards, 4 Billboard Music Awards, et bien d'autres.

Son album Back of My Mind traite en grande partie des complexités de l'amour, tel que Hold On, qui parle de la souffrance qu'engendre le fait de s'accrocher à une personne, mais également d'empowerment avec Slide (feat. YG), de résilience avec We Made It, mais également de conscience sociale avec I Can't Breathe, titre qui a remporté un Grammy Award pour la catégorie Song Of The Year, et 2 MTV Music Awards pour la catégorie Video For Good.

Je ne pouvais pas parler de H.E.R. sans parler de Daniel Caesar car, après l'incroyable Best Part qu'ils ont sorti, ils font la paire à mes yeux.

De son vrai nom Ashton Dumar Norwill Simmonds, l'auteur, compositeur et interprète candadien est un des pilliers de la neo soul et du r&b contemporain. Fils d'un chanteur de gospel, il se sert également de ce genre dans sa musique, ce qui la rend encore plus mélodique qu'elle ne l'est déjà : on peut apprécier cette touche dans Hold Me Down.

Après avoir sorti 2 EPs en indépendant, Praise Break et Pilgrim's Paradise, il sort son premier album Freudian. Honnêtement, je pense vraiment utiliser un des morceau de ce projet pour mon mariage haha, il y parle de relations, de croissance personnelle et de spiritualité. La sortie de Freudian a été un réel tournant pour sa carrière et l'a même permis de gagner un Grammy Award pour la catégorie Best R&B Performance a seulement 22 ans.

La vie de Simmonds n'a pas toujours été facile mais son travail n'a pas été en vain. En effet, Daniel Caesar a arrété les études au lycée après s'être fait exclure pour vente de stupéfiants. Suite à cela, il a décidé de prendre son courage à deux mains et emmenagé à Toronto afin de se lancer dans la musique : son départ a été assez compliqué car il s'est retrouvé sans domicile, à dormir chez des connaissance ou dans un parc de la ville. Comme quoi, il faut être prêt à tout pour pouvoir faire de ses rêves une réalité.

Tems, de son vrai nom Temilade Openiyi, est une chanteuse et compositrice nigériane.

En 2018, Tems quitte son emploi dans le marketing digital pour se consacrer pleinement à la musique. Armée de sa voix et de son mélange de r&b alternatif et d'afrobeat, elle se lance dans la musique avec son single Mr.Rebel en 2018, suivi de Looku Looku et Try Me en 2019. Ce dernier a rencontré un grand succès et l'a permis d'acquérir une très bonne place dans l'industrie de la musique. En plus de ses collaborations avec des artistes tels que Wizkid, Davido, Khalid et Drake, ses EPs For Broken Ears et If Orange Was A Place n'ont fait qu'alimenté sa popularité.

Ce qui fait sa particularité, c'est son abilité à parfaitement mélanger des éléments traditionnels de la musique nigériane à des sonorités plus "occidentales" : elle fait résonner sa musique à l'international. Son univers est émotionnel, introspectif et profondément ancré dans ses racines nigérianes. Lorsqu'on l'écoute, on est presque transporté vers un monde onirique avec une ambiance assez intimiste.

Son premier album Born In The Wild, sorti en 2024, nous présente très clairement son univers et défini parfaitement sa personnalité. Chaque thème qu'elle traite est magnifiquement mis en avant par sa voix à la fois douce et légèrement rauque et guidée par des mélodies qui montrent sa fierté d'avoir un héritage africain. Par exemple, dans Wickedest, dans lequel elle parle de sa montée en force dans le monde de la musique, on peut entendre un sample de Premier Gaou de Magic System sous un tout nouveau jour.

De son vrai nom Sarah Oyinkansola Aderibigbe, Ayra Starr est née dans une famille musicale béninoise mais a passé une grande partie de sa vie au Nigéria.

Très tôt, elle montre un talent pour le chant et participe aux chorales scolaires, développant une voix puissante et expressive. Avant la musique, elle commence sa carrière comme mannequin, mais se tourne rapidement vers la chanson, publiant des covers sur Instagram qui attirent l’attention de Don Jazzy, producteur et fondateur du label Mavin Records. Signée par le label, elle sort son premier EP éponyme en 2021, porté par le single Away, qui rencontre un succès immédiat au Nigeria et dans d’autres pays africains. Son premier album, 19 & Dangerous, confirme son talent avec des hits comme Bloody Samaritan, mêlant afropop, r&b et neo-soul. Ce mélange de talent vocal, de créativité artistique, et de soutien d’un label influent, ainsi que sa capacité à parler de jeunesse, de confiance en soi et d’émancipation, sont les principaux facteurs qui l’ont rendue célèbre et appréciée à l’international.

L’album The Year I Turned 21 révèle une artiste plus mature et introspective. Sorti en 2024, il explore des thèmes liés à la transition vers l’âge adulte, à l’affirmation de soi, à l’amour et aux défis de la jeunesse moderne. Les morceaux abordent à la fois la confiance en soi, les ruptures et les expériences personnelles, offrant un équilibre entre morceaux dansants et titres plus introspectifs. Étant du même âge qu'elle, j'ai pu encore plus apprécier ce projet car je passais par le même épisode vie.

13 membres + 3 sous-unités + 1 groupe = SEVENTEEN. Et oui, ce groupe est en quelques sortes mon "guilty pleasure". Formé en 2015 par le label Pledis Entertainement, ce groupe de pop coréenne se compose de S.Coups, Jeonghan, Joshua, Jun, Hoshi, Wonwoo, Woozi, DK, Mingyu, The8, Seungkwan, Vernon et Dino, tous nés entre 1995 et 1999. Il possède également 3 leaders pour les 3 sous-unités : S.Coups, leader général du groupe et de la hip-hop unit, Hoshi, leader de la performance unit, et Woozi, leader de la vocal unit et producteur du groupe.

Souvent surnommés la "K-Pop's Powerhouse", ils se distinguent par leur style très dynamique, avec des performances scéniques très soignées et presque théâtrales, de la synchronisation et des chorégraphies complexes. De plus, ils sont qualifiés de "self-producing group" car les membres participent activement à la composition, aux arrangements, aux chorégraphies, etc. C'est surtout cela qui m'a attiré chez SEVENTEEN car on a souvent cette image de simples performers qui se contentent de donner vie à ce qu'un label leur donne lorsqu'on parle de k-pop ; cependant, avec ce groupe, j'ai bien compris que c'était tout le contraire. Chaque membre apporte sa touche personnel et tous ont participé à leur réussite à part égale.

J'ai décidé de mettre en avant le titre Super car il illustre la persévérance du groupe durant toutes ces années. Woozi, le leader de la vocal unit et producteur du groupe, a confié que ce titre a été également une façon pour lui de donner de la force aux membres du groupe car ils traversaient tous une période assez compliquée. Le morceau s'inspire du personnage mythologique chinois Sun Wukong (le Roi Singe), connu pour sa force et sa capacité à se transformer, ce qui reflète leur propre évolution artistique et leur capacité à se réinventer.